A bicyclette…

Les bicyclettes en libre service offrent une métaphore peu séduisante de ce qu’est devenue la France. Que l’on soit étatiste ou subsidiariste, les Français ne méritent plus d’être sauvés.

A ma gauche, Vélib’

Une idée originale, le Vélib’, mais bien française. Symbole de l’étatisme hexagonal, contrôlé par les municipalités qui en font un présentoir de leur vertu civique, écologique et jeuniste. Avec une sacrée dose de subvention publique, et une concession juste assez courte pour que l’opérateur reste quand même à la merci d’un changement de cap politique.

Et enfin, des gros travaux de voirie nécessaires pour installer les bornes, des fourches épaisses pour empêcher les vols, des stations pleines quand on veut se garer. Une vraie daube comme ce qu’est devenue la SNCF. Mais tamponnée par l’Etat, donc les Français acceptent.

A ma droite, Go Bee Bike

Un autre modèle, importé de Chine. Pas de borne, pas de subvention publique, une application smartphone, un vélo plus simple. A destination, tu le gares dans la rue, tu refermes le verrou. Simple comme bonjour.

Au centre, les Français

Malgré toutes les précautions, les Vélib se font piller: « En 2010, la société JCDecaux a négocié avec la ville de Paris un avenant sur le contrat pour faire face au nombre extrêmement élevé de vélos vandalisés. Plus de 16.000 bicyclettes dégradées en 2009 sur un parc de 23.000 vélos. Les vols de Vélib s’élèvent quant à eux à plusieurs milliers par an. En vertu de cet avenant, la ville de Paris s’engage à indemniser la société à hauteur de 400 euros, pour un coût total de 600 euros par vélos remplacés. »

On imagine du coup les dégâts sur les GoBee, qu’on peut mettre dans une fourgonnette pour le torturer bien à l’abri dans son garage. Même problème de vandalisme et de vol, mais sans subvention de l’Etat. Quelques mois après son lancement en France, Gobee a annoncé mardi le retrait de ses bicyclettes vert pétard à Lille (380 vélos en réparation sur un parc de 400), Reims, et aussi Bruxelles.

Pour ajouter au désastre, les Français privatisent les GoBee. Ils le rangent dans la cour de l’immeuble, ferment le verrou. Le vélo est indiqué comme disponible, la facturation s’arrête. Mais personne d’autre ne peut l’utiliser.

Entre les racailles à capuche et les racailles en col blanc, il n’y a plus personne dans ce pays pour avoir un once de considération pour autrui. Le corps social a disparu, l’exigence individuelle à maintenir un semblant de bien commun s’est effilochée.

Les Français ne méritent pas d’être sauvés.

Source: https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0301127035057-velo-partage-le-fiasco-de-la-start-up-gobee-bike-2143741.php

 



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1 réponse

  1. En d’autres mots sommes nous encore Français ?

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