Alerte rouge: Marisol Touraine veut socialiser votre corps

Une réelle dérive totalitariste est en marche. Le Mordor, partout dans le monde, fourbit ses armes. Marisol Touraine (dite MST) fait passer dans sa Loi Santé des éléments proprement scandaleux, notamment sur le don d’organe (plus vraiment un don, mais un prélèvement obligatoire, comme les charges URSSAF). Excellent article de Hubert Champrun, publié dans Monde&Vie n°906.

marisol-touraine

« Il existe un corps social. Mais il désigne autre chose que « l’ensemble des individus vivant dans une même société ». Il désigne le fait que le corps individuel n’est qu’une manifestation ponctuelle, localisée, transitoire, d’un corps organique social permanent, vaste réserve matérielle.

L’État, agent moral qui dirige nos vies, a étendu son domaine sur nos corps.

Un corps géré de sa conception à sa disparition, au nom de l’intérêt collectif et de son utilité sociale. Littéralement, notre corps ne doit pas nous appartenir.

La spectaculaire décision d’autoriser le prélèvement d’organe par défaut (amendement Touraine, dans la dernière loi Santé) est emblématique à cet égard. Le consentement est supposé, il est même devenu inutile : par principe, le corps est à disposition de l’État qui organise post mortem son utilisation rationnelle et sociale, sa dispersion solidaire et économique.

Face à un déficit d’organes, c’est-à-dire face à une situation qui globalise la demande d’organes, l’État réagit en édictant une règle qui globalise l’offre d’organes : ce sont tous les corps, mélangés en une vaste banque, qui peuvent s’échanger tout ou partie.

Cette logique d’un corps organique indifférencié, dépersonnalisé, arraché au nom et rendu à l’anonymat, c’est celle qui prévaut dans l’avortement et dans l’utilisation consécutive des fœtus, dans l’apprentissage du toucher vaginal sur les patientes endormies, dans la réglementation de plus en plus sévère de l’alimentation (qui va de pair avec une agro-industrialisation dont on peut mesurer les effets nocifs), dans l’interdiction des feux de cheminée au nom de la pureté de l’air, etc.

Le corps est d’abord un objet social, et tout ce qui concourt à l’arracher à la perception individuelle, à la propriété individuelle, est bienvenu.

Il n‘est pas jusqu’au sport et à l’éducation sexuelle qui ne participent de cette volonté d’administrer un gigantesque amas de cellules, soumis à deux règles : la vigilance sanitaire et le partage.

La gymnastique est d’abord prophylactique, elle aide à obtenir des corps qui ne coûtent rien dans l’immédiat, qui n’obligent pas la communauté à dépenser son argent ; les messages de l’Inpes (« Au moins 5 fruits et légumes », « Pratiquez une activité physique régulière », « Évitez de grignoter entre les repas ») sont des injonctions morales, qui recouvrent une menace précise : si ton corps n’est pas entretenu, tu deviendras un poids pour la société, et un poids indu au point qu’il sera légitime un jour soit de ne plus financer la restauration de ta santé soit même de te proposer de mourir puisque tu ne seras plus utile et que même ton corps, usé, aura perdu ses qualités d’échange. L’euthanasie traite le citoyen au prisme de son corps socialisé.

Quant à l’éducation sexuelle, elle habitue à déconnecter vie corporelle et vie intellectuelle, au nom d’une “hygiène de vie”, la norme corporelle n’étant plus seulement dans la définition du beau mais s’étendant aux usages du corps machine dont le citoyen n’est que le locataire.

[…]

Le service social exigera du corps social un abandon total pour l’hypothétique profit de tous et la très sûre perte de chacun. »



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9 réponses

  1. Bonjour François,
    il s’agit d’innovations scandaleuses que l’on fait passer en douce au milieu d’un texte de loi, enrobage douceureux pour une pilule diabolique.
    Le « Soleil vert » n’est pas loin dans la nébuleuse progressiste totalitaire.
    Aux armes citoyens !
    Bien à vous.

  2. Salut Orignal, offensive lancée sur TT & par mail aux députés. 8 bonnes raisons de voter contre cette loi (et je te pique la photo de Touraine – en fait j’en cherchait une bien gratinée et c’est toi qui as la plus belle !)

    – Autorisation des salles de shoot (article 9) : 77 députés dans l’assemblée pour le vote !
    – Généralisation du tiers payant (article 18)
    – Don d’organes rendu « obligatoire » sans opposition préalable (article 46 ter) : votre corps appartient à l’état désormais (comme nos enfants !)
    – Autorisation du don de sang pour les homosexuels masculins, contre l’avis du CCNE (article 7 bis)
    – Autorisation de recherche sur l’embryon (article 37) : là où il y a de la gêne, y a pas de plaisir
    – Risque de disparition du secret médical par mise à disposition des données de santé (article 47) : Big brother, quant tu nous tiens …
    – Etablissement d’un quota d’IVG pour chaque établissement de santé (article 38) : Chaque hôpital devra pratiquer 1 IVG Pour 4 naissance (non non, vous ne rêvez pas, cela sera sans doute infaisable, comme si on allait obliger une femme à avorter lorsque les quotas ne sont pas atteints … quoi que …)
    – Suppression de délai de réflexion avant une IVG (article 17 bis) : 22 députés ont voté contre seulement !

  3. pourquoi personne ne bouge? Grenouille dans l’eau tiède, tout simplement. Mais avec un feu encore doux allumé sous la casserole.

  4. C’est pas ça.

    Vous analysez le truc comme l’expérience de Milgram façon I comme Icare: jusqu’où le sujet accepte de se soumettre et à partir de quand il se révolt (sans e)?

    Bon, c’est très bien mais ça concerne le dominé et son état d’esprit. Vous êtes dans la pensée du dominé.

    Cela n’explique en rien la folie du truc lui-même. Comment une société rationaliste comme la nôtre en arrive à élaborer des normes juridiques démentes, tout naturellement, et alors qu’elle est en pleine possession de ses moyens intellectuels?

    Autrement dit, comment on bascule dans la folie douce sans même sans rendre compte?

    Je vous propose une hypothèse.

    Je vois dans cette folie douce les signes d’une religion sans dieu et sans structure théologique, donc très vulnérable à la superstition et à l’obscurantisme sous ses formes modernes, mais néanmoins parfaitement capable d’élaborer des représentations du sacré, qu’elle impose avec vigueur.

    Comptez le nombre d’infractions pénales qui ont été créées, par exemple. Une infraction pénale c’est quand on dit à quelqu’un « fais pas ci, fais pas ça sinon pan-pan cucul et je t’envoie en prison »; Donc on punit les gens.

    L’acte de punir est connecté à une croyance forte en quelque chose, quelque chose de sacré: la punition sanctionne le sacrilège.

    La loi MST a notamment créé une infraction d’incitation à la maigreur excessive, sanctionnée par une peine d’un an d’emprisonnement et une amende de 10.000 euros. Dans l’esprit du législateur, le fait d’inciter quelqu’un à être excessivement maigre est donc un sacrilège suffisamment grave pour envoyer quelqu’un en prison.

    Le sacrilège de quoi?

    Qu’est-ce qui soulève dans l’esprit du législateur un sentiment de scandale dans le fait d’être excessivement maigre, parce qu’on y a été incité par quelqu’un, au point qu’il a décidé de punir d’une peine de prison celle ou celui qui se livrerait à l’incitation?

    Quel est le sens profond de cette infraction?

    C’est, à mon sens, là qu’il faut creuser et si au fond du trou on voit un truc qui ressemble à de la religiosité, à mon avis, faudra pas s’étonner.

    Bien sûr on peut toujours se dire qu’on est une grenouille dans une casserole qui chauffe, mais c’est d’abord un raisonnement qui ne se situe que du point de vue du dominé – celui qui passe à la casserole – et c’est ensuite et surtout un raisonnement qui se contente de sa propre colère. Une fois qu’on a dit qu’on est des tard-avisés, on fait quoi?

    (« tard-avisés »: surnom que se sont donnés, par dérision, des paysans révoltés du Quercy qui, supportant des vexations et des taxes ont découvert, tardivement, qu’il leur suffisait de se révolter pour ne plus les subir. Le tard-avisé est celui qui découvre qu’il aurait dû se révolter bien plus tôt).

    Je vous invite à ne pas véhiculer le discours du tard-avisé, ou au moins ne pas vous en contenter.

    • C’est donc un problème généthique, je suis du Quercy 😉
      Plus sérieusement, l’analyse du mal qui nous ronge a tout à fait à voir avec la religiosité. Cette religiosité cherche à refermer la parenthèse chrétienne, afin que l’homme s’affranchisse de la tutelle divine. Enfin, quand je dis l’homme, je dis le dominant. Le dominé changera juste de tutelle…

  5. Ca, je suis bien d’accord: la religiosité fait bien partie des 12 plaies qui lacèrent notre douce petite peau fragile (organe par ailleurs assez difficile à donner dans sa totalité sauf à écorcher les cadavres, brrrrrrr!).

    En matière de religiosité, il existe deux modèles: celles qui se passent d’un dieu, et celles qui n’imaginent pas pouvoir s’en passer une seule seconde.

    Les deux sont également chiantes et, manque de chance, on les collectionne.

    Mais, sur un tout autre sujet, je suis très étonné que vous considériez le christianisme comme une parenthèse?

    Allons, allons!

    Je vous rappelle que la singularité de cette parenthèse est qu’elle est effectivement signalée par un signe « ( » au départ, mais que le signe « ) » à l’arrivée est renvoyé sine die, au jour du jugement dernier. C’est normalement une parenthèse qui se présente sous la forme d’une demi droite.

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